Ce que l’entreprise devra changer pour intégrer la génération Z
A peine les entreprises ont-elles intégré la génération Y qu’elles doivent déjà penser à la prochaine génération d’embauchés, la génération Z. Celle-ci arrivera d’ici quelques années en masse sur le marché du travail. Dans sa besace, une nouvelle culture misant notamment sur l’utilisation intensive des outils numériques et une incarnation plus poussée des valeurs.
Quels changements l’entreprise devra envisager ? Comment amorcer ce virage dès maintenant pour accueillir en cohérence ces futurs salariés de la génération Z ?
Fonctionner en réseaux numériques pour appréhender la complexité du monde
Plus les années passent, plus le monde progresse vers une complexité accrue. Les liens entre les individus, les systèmes et le monde se sont démultipliés avec le numérique. On peut dire qu’une accélération est en œuvre depuis 15 ans environ avec le développement à grande échelle d’Internet. La génération Y a pris le train en marche, alors que la génération Z est née dans ce contexte.
L’hyper-socialisation, les liens numériques à outrance font partie du code génétique de cette génération. Essayez donc d’enlever le portable quelques jours, voire quelques heures seulement de la main de vos adolescents ! La mission est quasi impossible. Le fonctionnement en réseau et l’interconnexion sont le mode de vie de cette génération.
Ces jeunes arriveront ainsi dans le monde de l’entreprise avec leurs habitudes numériques et leurs outils connectés : téléphone, montre, tablette, etc. L’entreprise aura alors à accueillir ces mutants numériques pour qu’ils se sentent à l’aise. Pas question de restreindre l’accès à Internet. Ou encore d’interdire certaines applications sous prétexte que cela réduirait la productivité. Ce raisonnement est obsolète. Le cloisonnement perso-pro n’existera plus. La maison sera emportée au travail grâce aux outils numériques.
L’entreprise aura besoin des compétences de la génération Z pour comprendre et utiliser les réseaux numériques. Et appréhender au mieux la complexité croissante du monde.
Extraire la valeur de l’information
Auparavant, détenir une information que les autres n’avaient pas ou ne pouvaient pas collecter était un avantage compétitif. On peut citer l’exemple des encyclopédies. Elles sont devenues caduques avec Wikipedia et son processus de mise en commun de la connaissance humaine.
Toute information sera tôt ou tard sur Internet et se trouvera grâce aux moteurs de recherche. La jeune génération l’a compris et ne cherchent plus à connaître tout par cœur. Elle a appris en revanche à retrouver l’information qu’elle veut.
A l’avenir, le pouvoir n’appartiendra plus à l’entreprise qui possède l’information mais à celle qui saura la trier et lui donner du sens. La génération Z a grandi dans la profusion d’informations de notre société actuelle. Elle a appris à faire avec et n’est pas submergée par ce trop-plein d’informations. Elle sait juste que l’information est éphémère et qu’elle n’a plus besoin de la trier car elle peut la retrouver facilement. Cette compétence de savoir discerner rapidement la pertinence d’une information parmi une montagne de données fera partie du bagage apporté par la jeune génération. L’enjeu pour les entreprises sera d’utiliser au mieux cette nouvelle compétence afin d’extraire les données qui ont de la valeur pour le business.
Redéfinir l’acquisition des connaissances
L’acquisition des connaissances sera également une rupture amenée par la génération Z. Le modèle de formation traditionnelle où le formateur transmet ses connaissances à un groupe attentif de personnes va disparaître. Tout simplement parce que la génération Z apprend d’elle-même avec les outils numériques. Le e-learning a de beaux jours devant lui et l’auto-apprentissage deviendra la norme.
Les entreprises auront alors à redéfinir leurs modèles de formation des salariés. La présence d’un formateur ne sera requise que pour faciliter des exercices pratiques. Le mode d’apprentissage sera l’expérimentation avec des accompagnants plus expérimentés qui livreront leur expérience.
Capter le talent personnel
Les projets entrepreneuriaux personnels décolleront avec les possibilités qu’offrent Internet et les outils numériques. De nombreux solo-entrepreneurs et start-ups ont bouleversé des modèles économiques établis de longue date. Par exemple AirBnB est en train de redéfinir les modes d’hébergement des voyageurs. Des chanteurs et des artistes ont percé grâce à Youtube, telle Lana Del Rey ou Norman.
Comment l’entreprise de demain captera tout ce talent ? Google l’a bien compris depuis des années en réservant une journée par semaine à chaque salarié pour qu’il travaille sur un projet personnel. Projet qui sera ensuite mis au service de l’entreprise.
Il ne suffira plus de cantonner un salarié à un poste dont les tâches sont listées dans une description de poste. L’entreprise devra mettre en place un maximum de projets transversaux permettant aux jeunes salariés de mettre au service de l’organisation des compétences parfois cachées.
S’adapter en permanence
L’état de crise permanente véhiculée par les médias de masse fait partie du contexte socio-culturel dans lequel a grandi la génération Z. Une des caractéristiques de ce contexte est un changement perpétuel et rapide.
Les entreprises qui lutteront pour maintenir un modèle de management ancien parce qu’il a fait ses preuves dans le passé sont voués à décliner. Un autre choix est d’accompagner ces changements en s’adaptant progressivement à la culture des nouveaux entrants. Car ces derniers sont ceux qui dirigeront l’entreprise dans le futur.
Par exemple, l’arrivée de la génération Y a été une opportunité de faire évoluer le style de management de nombre d’entreprises vers plus de collaboratif. D’apporter plus de sens dans les missions des salariés. De redéfinir la relation au travail avec une recherche plus accrue d’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
Incarner les valeurs prônées
L’incarnation des valeurs de l’entreprise sera également un point crucial pour attirer la génération Z. C’est en effet une génération entière et hyper-émotive. Elle recherche une cohérence entre les paroles et les actes. Ce qui attire l’attention des jeunes sur le Web est dans l’expérience incarnée de la vie. De simples expériences du quotidien mais vécues pleinement et avec émotion.
En arrivant dans l’entreprise, ces jeunes embauchés s’attendront à ce que leurs managers incarnent leur fonction. Que leurs dirigeants appliquent aussi pour eux ce qu’ils demandent aux employés. Que les valeurs ne soient pas justes de la décoration murale mais une réelle culture d’entreprise. De l’intégrité en somme.
En conclusion
La génération Y a fait couler beaucoup d’encre quant à son intégration parfois difficile dans les entreprises. La génération Z, porteuse des éléments socio-culturels d’une société qui évolue à la vitesse d’un TGV, aura l’attention des médias quand elle arrivera en masse sur le marché du travail. Ce sera dans quelques années à peine.
Les entreprises peuvent faire le choix d’accompagner ce changement dès maintenant. En réfléchissant à de nouveaux processus de formation des salariés. En autorisant les salariés à développer des projets innovants et personnels à l’intérieur de l’entreprise. En créant des nouveaux métiers liés au numérique pour extraire la valeur de la quantité phénoménale d’informations brassée par l’entreprise chaque jour. En développant une culture d’incarnation des valeurs par les managers.
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Impressionnant.