Qui voulez-vous être parmi un prince, un crapaud ou un masque ?
Pourquoi nous sentons-nous obligés de porter un masque en face de certaines personnes ou dans certaines situations ?
Pourquoi nous cachons-nous derrière un rôle en société ?
Pourquoi nos envies sont-elles souvent stérilisées par des croyances que nous ne pourrons pas y arriver ? Ou que nous ne sommes pas à la hauteur ?
La psychologie humaniste tente de répondre à ces questions grâce à un modèle de représentation de l’Homme et de son psychisme : la trilogie identitaire du prince, du crapaud et du masque.
Le langage employé est celui des contes merveilleux qui parlent à chacun d’entre nous. Nous devons ce modèle à Carlo Moïso, psychiatre et psychothérapeute italien du XXème siècle. Grand nom de l’analyse transactionnelle, il a notamment apporté une réflexion sur l’identité, sur l’éthique et sur les pratiques thérapeutiques.
Voyons comment ces 3 dimensions peuvent vous aider dans la vie.
A quoi sert ce modèle de prince, crapaud et masque ?
Rien à voir avec Feuille-Papier-Ciseaux ! Ce modèle psychologique nous explique comment un être plein de ressources se coupe les ailes, et ne parvient pas à réaliser son plein potentiel, ou alors le fait médiocrement.
C’est une représentation pour mieux se connaître et se comprendre. Cet être plein de ressources et de désirs, c’est le prince. Autrement dit, la partie la plus pure et libre de vous. Là où cela se complique, c’est que ce prince se laisse envahir par son crapaud et son masque. Lisez la suite.
Le Crapaud
Le crapaud, ou la grenouille, représente la partie blessée en vous. Votre crapaud bondit malgré vous. C’est pour cette raison qu’il vous arrive parfois de vous comporter de façon inadaptée et de vous dire : « Ce n’est pas moi ça ! Je ne comprends pas ce qui m’a pris… ». C’est juste votre crapaud qui se rappelle à vous ! Le crapaud est la représentation de vos croyances archaïques négatives sur vous-même, les autres et le monde. C’est aussi le lieu de toutes les blessures encore non guéries de votre histoire passée.
Il se forme pendant la petite enfance du fait des interactions du « petit prince » avec son entourage. Il lui permet d’être accepté et de donner du sens à ce que l’enfant vit. Pour reconnaître un crapaud qui coasse, c’est simple. Repérez ces attitudes chez vous ou chez les autres : la manipulation, le passage en force, la persécution, la déprime, la toute-puissance, l’impuissance, la haine, etc.
Le Masque
Le masque, c’est celui que vous portez pour justement vous protéger et cacher ce crapaud que je ne saurais voir !
Pendant l’enfance, c’est le masque qui va a permis de faire bonne figure et d’être conforme à ce qu’on l’attendait de vous. Il a également un rôle social. Afin d’être accepté dans nos différents groupes d’appartenance (amis, associations, société, etc.), nous avons besoin de porter un masque social. Ce dernier nous permet de nous fondre dans la culture. Et d’ailleurs nous portons plusieurs types de masque : nos habits, notre maquillage, nos mimiques, notre carte de visite, nos diplômes, etc.
Les apparences sont à ranger du côté du masque. Le danger est ainsi de s’identifier à son masque. C’est par exemple le cas des stars éphémères qui connaissent la gloire puis retombent dans l’anonymat. Certaines se mettent alors à déprimer car elles s’étaient identifiées à leur rôle social ou à l’image que les autres avaient d’eux.
Si je suis complètement libre de mon masque, cela veut dire que je peux tout perdre, mon argent, mon travail, ma maison, etc., et toujours me sentir bien. Peu de personnes peuvent prétendre à cette sérénité d’esprit ! Alors, avez-vous identifié vos différents masques ?
Le Prince
Terminons cette trilogie identitaire par le prince, ou la princesse si vous êtes une femme. Symboliquement, le prince est un subtil équilibre de beauté, de noblesse et de jeunesse. C’est un être en devenir, qui vit dans l’ici et maintenant avec ses émotions, ses pensées et ses sentiments. Boule d’énergie vivant, il est. Tout simplement. Un être pur, je vous dis ! En chacun de nous, il y a un prince, même chez le plus ignoble des tueurs. Le prince porte 5 attributs :
Etre de désir
Le prince aspire à combler ses désirs et à trouver sa place dans le monde. Il souhaite accomplir son potentiel. Cette quête est source de dynamisme dans sa vie.
Etre de ressources
Ces ressources sont liées à nos caractéristiques biologiques, physiques et intellectuelles de base. L’environnement familial et social jouent également un rôle. Les ressources du prince sont limitées et le prince aura à apprendre ce qu’il est possible de faire ou non avec ses capacités.
Etre de besoin
Le besoin est une exigence naturelle ou artificielle (société, publicité, etc.). Il est nécessaire pour atteindre un but. Contrairement au désir, le besoin disparaît quand il est satisfait.
Etre de création
Le prince a une capacité de création sans limite. En lien avec cet attribut, le prince est également un être de réalisation : il cherchera à donner vie à ses créations.
Etre de relation
L’être humain est un être de relation. Le prince vit pour être en interaction avec les autres. Sachez que l’énergie du prince est supérieure à l’énergie du crapaud et masque réunies.
Le Prince fait face aux quatre I
Dès le début de son rapport au monde, le prince veut réaliser son plein potentiel. Il s’aperçoit alors que tout n’est pas rose. On dit qu’il fait face aux quatre I. C’est une façon d’évoquer la dure réalité du monde :
- Inadéquation : ce que le prince veut n’est pas ce qu’il obtient
- Injustice : certains obtiennent mieux ou plus que lui
- Imprévisibilité : les événements ne se passent pas comme prévus
- Inéluctabilité : ce sont les deuils que le prince aura à traverser de toute façon
Le modèle de Carlo Moïso nous apprend que les 4 I sont le propre de la condition humaine. Le prince peut choisir malgré tout de devenir un héros et d’agir dans la vie selon sa propre volonté.
Votre vie mérite le meilleur pour votre Prince
Connaissant le modèle, vous pouvez à présent choisir qui vous allez nourrir le plus dans votre vie : votre prince, votre crapaud ou votre masque ? Si comme moi, vous avez choisi de nourrir le prince en vous, voici des pistes concrètes :
- Prenez l’habitude de regarder l’autre « comme un prince ». C’est-à-dire regardez ce qui est beau chez l’autre (son prince) plutôt que ses comportements déviants (son crapaud). Vous activez ainsi l’effet Pygmalion.
- Apprenez à donner des signes de reconnaissance positifs
- Focalisez-vous sur vos forces plutôt que sur vos faiblesses
- Sachez reconnaître vos besoins. La pyramide de Maslow appliquée à la génération Y vous y aidera.
- Pour réduire l’influence du crapaud, ne cherchez pas à le rejeter. Il reviendra toujours. La libération passe par l’acceptation. Acceptez dès maintenant que vous avez un côté sombre en vous. Comme tout le monde finalement, même si cela ne se voit pas toujours chez les autres !
- Attention à l’expression « Bas les masques ». Dans un environnement protégé où vous êtes libre de vous comporter tel que vous êtes, vous pouvez baisser votre masque et être totalement authentique. Dans d’autres situations, comme au travail ou en représentation devant un public, peut-être que le masque peut encore vous servir. C’est vous qui sentez.
Pour aller plus loin…
Le coaching est un moyen efficace pour laisser exprimer tout le potentiel de son prince/sa princesse. Voulez-vous tenter l’expérience ?
Si vous souhaitez laisser votre esprit s’évader dans une histoire enchantée, je vous recommande la lecture des ouvrages suivants :
- La sorcière, le prince et le crapaud de Clobulle
- La belle lisse poire du prince de Motordu de Pef
Termes recherchés par les internautes :
- 5 vecteurs du prince
- carlo moiso
- carlos moiso 2004
- https://www 3hcoaching com/relationnel/qui-voulez-vous-etre-parmi-un-prince-un-crapaud-ou-un-masque/
Excellent article, qui résume très bien, de façon didactique, toute la problématique des relations avec soi-même ! Comme il est difficile d’accepter le « crapaud » !
Merci Evelyne pour ton feedback.
Notre crapaud est souvent baveux et on veut le cacher ! Mais se réconcilier avec lui permet d’avancer et de vivre une existence plus paisible. Shrek, il est beaucoup plus heureux en ogre qu’en joli prince d’ailleurs 🙂
merci beaucoup pour cet article; à partir de ce jour j’ai décidé de nourrir la princesse en moi, j’ai laissé trop de place au crapaud ce qui m’a fait souvent porter un masque pour me faire accepter et aimer.
j »accepte aussi mon coté sombre que nous avons tous, sans lui pas de côté lumière,
elle est belle la vie,,
Une description simple et succinte de ce modèle. Bravo. J’aimerais bien avoir vos conseils pour l’émergence de l’alliance des princes.